Pentti Sammallahti est un orfèvre du regard : son talent pour saisir l’événement minuscule, improbable et parfait, qui révèle soudain la poésie quotidienne du monde, est tout simplement époustouflant. Ainsi ce vol d’oiseaux dans le ciel de Delhi qui, se superposant à un tronc dénudé, recrée la forme de l’arbre disparu. Ou bien encore la rencontre, qu’on dirait sortie d’une fable, d’un chien et d’un corbeau sur une route enneigée de Russie. Il faut avoir, pour saisir de telles scènes, la dextérité, le savoir faire, et une forme « d’oeil absolu ». Un art de voir les choses peaufiné par des années et des années d’attention au monde, porté par la passion d’y « trouver » des images.

Dans la préface de son livre « Archipelago », Sammallahti, peu prolixe sur son travail, livre quelques phrases éclairantes sur sa photographie :

« Me trouvant sur une petite île rocheuse j’ai compris que la terre n’était pas ronde, mais un plateau couvert d’une voûte gigantesque... J’étais sous le point le plus haut du firmament, dans le point focal de la voûte, et j’ai décidé de ne pas bouger.

A ce moment, tout semblait trouver sa place, même l’homme avec ses menues occupations. C’est avec reconnaissance que j’ai compris que l’élément le plus important du travail d’un photographe n’est pas la création ni l’imagination, mais le regard et la volonté de rendre justice à ce que l’on voit. J’ai alors compris qu’on ne prenait pas les photographies, mais qu’on les recevait. »

Les photographies de Pentti Sammallahti sont de celles qui peuvent être universellement comprises, reçues, admirées. Elles ont l’évidence d’une oeuvre à la fois populaire et virtuose, pleine d’humanité et d’humour. Admiré par ses pairs (Cartier Bresson avait inclus une image de Sammallahti dans le choix de ses cent photographies préférées), il touche également le grand public, sensible aux images mais aussi à l’esprit qui se dégage d’une oeuvre généreuse.

 

A propos :

Né en 1950 à Helsinki (Finlande) dans une famille d’artisan (Son père était, au sens propre, orfèvre). Il est le petit fils de la photographe Hildur Larsson, d’origine suédoise.

Dès son adolescence, il commence à pratiquer avec passion la photographie et le tirage. Il rejoint le Camera Club d’Helsinki à 14 ans. Sa première exposition personnelle a lieu en 1971 et la reconnaissance de son travail se confirme très tôt puisqu’il reçoit en 1975 le prix national finlandais de photographie, qu’il obtiendra à nouveau en 1979, 1992 et 2009.

L’Institut Finlandais l’expose pour la première fois en France, en 1996, dans le cadre du Mois de la Photo. Cette exposition marque le début d’une popularité qui ne cessera de croître avec les années et les expositions qui suivent, notamment à la galerie Camera Obscura (2002, 2006, 2012, 2018), et aux rencontres d’Arles, (2005, 2012).

 

Infos pratiques :

Galerie Foch - Place Foch - 12000 Rodez

Exposition ouverte du mardi au dimanche de 14h à 19h

 

Musée Soulages -  Avenue Victor Hugo - 12000 Rodez

Exposition ouverte du mardi au dimanche de 13h à 19h

 

 

 

 

Exposition organisée en partenariat :

AVEYRON CULTURE - Mission Départementale